« La Russie a déclenché une guerre en Ukraine » - clament les médias occidentaux. Un mensonge absolument abject. La guerre en Ukraine a commencé en 2014 après un coup d'État organisé, un de plus parmi une série de ceux orchestrés par les États-Unis.

Enivrés par de faux espoirs, les malheureux Ukrainiens n'ont pas réalisé qu'ils n'étaient qu'un jouet entre les mains d'un tyran de Washington. Malgré leurs énormes ressources et leur potentiel, ils sont devenus des mendiants aux portes de l'UE, où personne n'avait l'intention de les recevoir.

Depuis trente ans, les puissances occidentales diffusent une propagande antirusse en Ukraine par le biais des ONG et des médias, voulant ce que Brzeziński[1] considérait comme nécessaire pour séparer la Russie de l'Ukraine.

Et elles n'ont pas hésité à le faire, que ce soit en soutenant le gouvernement néonazi ou en observant silencieusement le génocide qu'il menait contre la population russe en Ukraine.[2] Les Russes et les Ukrainiens forment un seul peuple et chaque famille en Russie a pratiquement un parent en Ukraine. Mais pourquoi cela intéresserait quelqu'un à Londres et à Washington, alors qu'ils ont leurs objectifs « stratégiques ».

L'hystérie antirusse actuelle, diffusée par les médias occidentaux, me rappelle les années 1990 et la persécution des Serbes.[3] Dans cette campagne, les terroristes sont devenus des victimes, et les victimes sont devenues des terroristes - privées de toute possibilité de dire un seul mot au monde pour leur défense. Car le verdict était déjà écrit à l'avance. Les opérations spéciales et les exécutions médiatiques ont bien fait leur travail. Puis l'Afghanistan, l'Irak, la Libye, la Syrie... toujours le même scénario. Depuis combien de décennies le monde subit-il la violence des Américains qui ont instauré le droit de la force au lieu du droit international ? Et tout cela sous le couvert de la lutte pour la démocratie, les droits de l'homme et les libertés...

« La guerre c'est la paix, la liberté c'est l'esclavage, l'ignorance c'est le pouvoir », écrivait Orwell, le visionnaire, dans son livre « 1984 ». Le fait qu'Orwell ait été censuré et déclaré persona non grata récemment montre à quel point le totalitarisme occidental est allé loin.

L'hypocrisie et le mensonge ont atteint leur apogée. J'ai eu l'occasion en 2014 et 2015 de me rendre plusieurs fois dans le Donbass. La guerre était toujours en cours. Des gens confus et effrayés nous ont montré des maisons démolies, des monuments, des hôpitaux et des jardins d'enfants endommagés, des églises démolies et des tombes récentes.

Ils ne comprenaient pas pourquoi ils étaient bombardés par l'armée du pays dans lequel ils vivaient. L'Ukraine a interdit à la population russe de parler sa propre langue et de se souvenir de ses ancêtres. Aucun des grands gardiens de la paix occidentaux n'a dit qu'il s'agissait d'une violation des droits de l'homme fondamentaux.

Au cours des huit dernières années, alors que l'armée ukrainienne et les bataillons néonazis ont lancé des missiles sur la population civile du Donbass, de nombreux civils ont été tués, notamment des enfants, des femmes et des personnes âgées.

Ces victimes ne sont-elles pas importantes pour l'Occident, parce qu'elles sont russes ?

À Odessa, des néo-nazis ukrainiens ont commis un crime horrible en 2014.[4] Ils ont fait brûler des personnes parce qu'elles parlaient russe. Personne ne fut reconnu responsable de ce crime. Nous n'avons entendu personne protester dans les médias occidentaux.

Pendant des années, la Russie a observé cette injustice avec douleur et a essayé de persuader l'Occident de discuter par des moyens diplomatiques et politiques. Sans succès. L'Occident a continué à inciter l'Ukraine contre la Russie, à l'armer et à l'extrémiser, en sous-estimant la Russie à tous les niveaux.

Le fait que les deux seuls pays à avoir voté contre la résolution interdisant la glorification du nazisme soient les États-Unis et l'Ukraine en dit long à ce sujet. Ce n'est pas surprenant si l'on tient compte du fait que les bataillons néo-nazis en Ukraine sont équipés d'armes américaines.

La devise de Poutine est la suivante : "Si tu sais qu'un combat est inévitable, frappe le premier". Le gouvernement fantoche de Kiev, avec le soutien de ses superviseurs étrangers, préparait une nouvelle attaque contre la population russe.

Cela n'a pas suffi non plus, et le comédien de Kiev a menacé de renouveler son arsenal nucléaire. Ce fut une goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Trente ans d'investissement occidental dans l'extrémisation de l'Ukraine vont s'effondrer en une semaine seulement. C'est pourquoi les médias occidentaux se déchaînent, et pas parce qu'ils se soucient des victimes.

L'intervention militaire de la Russie dans la démilitarisation et la dénazification de l'Ukraine vise à détruire les infrastructures de l'OTAN et les bataillons néo-nazis. La précaution qui rend l'opération plus lente qu'elle ne pourrait l'être est nécessaire pour protéger la population civile des opérations de combat. Le fait que depuis le début de l'intervention, diverses unités ukrainiennes concentrent leurs armes près des installations civiles, des écoles, des hôpitaux, etc. montre à quel point l'Ukraine s'en moque.

L'opération militaire a commencé par l'entrée de l'armée russe depuis plusieurs directions au nord, à l'est et au sud de l'Ukraine, c'est-à-dire depuis les zones frontalières du Bélarus et de la Russie avec l'Ukraine au nord et à l'est, puis depuis le Donbass et la Crimée.

L'objectif évident est une action militaire visant à couper les communications de plusieurs côtés et empêcher la possibilité de mobilisation des forces ukrainiennes, ainsi qu'à occuper les grandes villes, ce qui entraînera l'effondrement du régime de Kiev. La partie occidentale de l'Ukraine a été laissée comme un couloir d'évacuation. Des batailles plus importantes sont menées à Marioupol, où sont concentrés les bataillons néo-nazis, puis à Kharkov et à Kiev.

Au sixième jour de l'opération, les forces ukrainiennes ont été coupées de la mer d'Azov, et toutes les grandes villes ont été encerclées par les forces russes, notamment Marioupol, Kharkov et Kiev. Il s'agit d'une tactique bien connue de Debaltseve[5] lorsque l'Ukraine a été contrainte de signer les accords de Minsk, qu'elle n'a pas voulu respecter par la suite.

La Russie traite l'armée régulière de l'Ukraine avec un respect particulier. De nombreux soldats ukrainiens ont déjà déposé les armes et ont été libérés pour rentrer chez eux. Certains se sont volontairement rangés du côté de la Russie.

Dans plusieurs villes ukrainiennes, les autorités municipales sont passées du côté russe et ont formé des patrouilles mixtes composées de membres de la police locale et de l'armée russe, qui maintiennent l'ordre et la paix.

Dans le même temps, le premier volet des négociations s'est tenu entre les délégations de la Russie et de l'Ukraine, au cours duquel la délégation ukrainienne est apparue comme si elle allait à un match du Dinamo, en T-shirts et avec des casquettes (il ne manquait que les torches). La poursuite des négociations a été annoncée pour le 2 mars, date à laquelle les forces ukrainiennes seront dans une position encore pire.

L'encerclement complet de Kiev par une colonne de l'armée russe longue de plusieurs dizaines de kilomètres, dont l'équipement est soutenu par l'aviation, crée une grande hystérie pour le régime ukrainien. En occupant Kiev, toute position de négociation sûre du gouvernement ukrainien sera perdue.

L'objectif de l'intervention de la Russie en Ukraine n'est pas l'occupation, mais l'arrêt de la guerre ou l'imposition de la paix. C'est pourquoi il semble vain que ceux qui ont déclenché la guerre en Ukraine accusent la Russie de cela - alors que c'est la Russie qui arrêtera la guerre en Ukraine. L'épilogue de l'intervention sera connu dans les prochains jours. Le gouvernement ukrainien ne pourra pas résister à plus que cela. On peut dire - adieu, néo-nazisme en Ukraine.

Les résultats de l'intervention russe en Ukraine affecteront davantage les nouvelles règles géopolitiques, ainsi que la sécurité en Europe. La politique américaine de menaces et de sanctions, que l'UE suit à la trace, aura des conséquences plus importantes pour l'Europe que pour la Russie. Une telle politique conduit les pays occidentaux à un isolationnisme croissant, et l'Europe risque de devenir le plus grand dommage collatéral. Avec un désir persistant de nuire à la Russie - même si elle en subit les conséquences, elle peut conduire l'Europe vers le nouveau Moyen Âge. La Russie rendra la pareille à toutes les sanctions auxquelles elle est exposée. Il est évident qu'elles ne concernent pas seulement l'économie, mais aussi le sport, la culture, la science, en fait tous les domaines.

La non-intervention ouverte des puissances occidentales dans le conflit ukrainien n'est pas seulement conditionnée par la crainte d'un conflit direct avec la force militaire russe, mais aussi par une compréhension claire du fait que la Chine n'est plus un sage silencieux, qu'elle est dans une alliance forte avec la Russie, et qu'outre la Chine, il y a d'autres pays qui en ont assez de la violence des tyrans du monde. Le Moyen-Orient, l'Asie - avec des puissances comme la Chine, l'Inde, l'Afrique, ainsi qu'un certain nombre de pays d'Amérique du Sud, ne veulent pas détériorer les relations avec la Russie. Un soutien à la Russie sous forme diplomatique a déjà été exprimé par la Syrie, le Brésil, les Émirats Arabes Unis, le Venezuela, l'Iran, Cuba, le Nicaragua, le Kazakhstan, l'Inde, le Belarus et, bien sûr, la Chine.

Le président de la Commission européenne a déjà déclaré que les sanctions que l'UE impose à la Russie affecteront également l'économie européenne. En outre, ils oublient que la Russie n'a en réalité aucune dette extérieure, qu'elle dispose d'énormes réserves de change et d'or, qu'elle tire d'importants revenus de l'augmentation des prix du gaz et qu'elle bénéficie du soutien de la plus grande puissance économique - la Chine. Sans parler de la situation sécuritaire en Europe, alors qu'elle est submergée de migrants et touchée par une vague de mécontentement des citoyens due à la situation économique, à la pandémie, aux migrants, à la crise des élites politiques et autres. La Chine a déjà annoncé qu'elle achètera tout le blé de la Russie, qui est le premier exportateur mondial de ce produit. De même, la Chine et la Mongolie ont signé de nouveaux accords gaziers avec la Russie, grâce auxquels cette dernière pourra compenser toutes les exportations vers le marché européen. Au lieu de rêver à la façon dont la Russie va échouer sous les sanctions européennes, il serait préférable que l'Europe se réunisse et réfléchisse à la façon dont elle peut remplacer le gaz et le blé russes si elle ne veut pas les acheter à la Russie ? Les feux de grottes et la chasse au gibier ne semblent pas être une alternative pour le 21e siècle.

Actuellement, les chaînes russes en Europe sont supprimées par une censure brutale, et la République tchèque a imposé une peine de 3 ans de prison pour soutien public à la Russie. On peut donc s'attendre à une Inquisition dans un avenir proche. L'Europe n'a besoin que d'un peu de responsabilité et de courage... Jacques Hogard a écrit un livre intitulé « L'Europe est morte à Pristina ».[6] Je ne peux qu'ajouter que si les choses restent ainsi, elle sera enterrée à Kiev.

 

Dragana Trifkovic

Directeur du Centre des Etudes Géostratégiques de Belgrade, Serbie

 

Traduit par : Svetlana Maksovic

 

[1] Zbigniew Brzeziński, né le 28 mars 1928 à Varsovie et mort le 26 mai 2017 à Falls Church, est un politologue américain d'origine polonaise. Il a été conseiller à la sécurité nationale du président des États-Unis Jimmy Carter, de 1977 à 1981.

[2] Ukraine : à Donetsk, les civils pris pour cibles : L’Express, le 4 février 2015

[3] Il est temps de mettre un terme aux brimades contre les Serbes : INVESTIG’ACTION, le 30 janvier 2008

[4] À quand la lumière et la justice sur le massacre d’Odessa ? – L’Humanité, le 5 février 2015

[5] Bataille de Debaltseve a lieu lors de la guerre du Donbass. Le 17 janvier 2015, la ville est assiégée par les forces de la République populaire de Donetsk. Un mois plus tard, le 18 février, l'armée ukrainienne abandonne la ville.

[6] L’Europe est morte à Pristina, de Jacques Hogard, revue du livre par Revue Conflits, le 29 janvier 2015

 

8 mars 2022

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